Des habitants du quartier et de la ville, Alban, Alexandre, Anina, Camille, Céline, Charifa, Christine, Chloé, Clorinda, Delphine, Élise, Fabien, Flora, Frédérick, Haciba, Héloïse, Idir, Isadora, Jalila, Joe, Kelly, Khadidja, Marina, Matthieu, Nathalie, Nicolas, Olivier, Pascal, Sarah, Thérèse, Yves, Zouhal, qu'il soient étudiants ou autodidactes, travailleurs ou chômeurs, nés français ou d'adoption, hommes et femmes de tout âge (de 17 à 65 ans...) se sont retrouver pendant neuf semaines pour monter une pièce de théâtre d'Armand Gatti, issue de la Traversée des langages, au théâtre Jean Vilar de Montpellier...

Cet atelier a réuni 25 Montpelliérains et les 6 membres de l'association Idéokilogramme. Nous avons travaillé dans le quartier Mosson-Paillade, à la Maison pour tous Léo-Grange, au centre social de la Caisse d'Allocations Familiales et dans les locaux de l'association Musique sans frontières.

Ce projet a reçu le soutien de la Ville de Montpellier, du Conseil Général de l'Hérault, du Conseil Régional Languedoc-Roussillon et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon. Nous vous invitons à lire le dossier de présentation de l'atelier.

lundi 5 avril 2010

Cinquième semaine (du 15 au 21 mars 2010)

"Sous-groupe T (1, 2, 3, 4, 5). - Pour dire l’Inconnu n° 5, les mots des livres sacrés, qui permettaient, à des ancêtres mythiques, de nommer les choses, ont dégénéré en guerre civile des mots qui a culminé dans le siècle à Barcelone, avec l’assassinat de Camilo Berneri, précédé par les trois morts de Buenaventura Durruti. Ils sont nos lumières, dans la détresse d’une guerre attribuée aux étoiles, que nous remplissons d’horloges pour pouvoir y participer (les horloges étant les cercueils que nous habitons.)
(...)
La Chimère de Saint-Sernin. - Ainsi ce soir encore, la guerre civile continue. Déterminisme contre probabilisme, dans chacune de nos rencontres - et au-delà."

Photos Joe Dasnière

Pascal :
Ce fut une fusée, et nous jouons un texte fou, fou d'apporter des réponses à des questions que l'humanité ne se pose pas encore. Ah nous réveillons les morts. 47, recopiée cinq fois. Nexus Mélanie. Labyrinthe post traumatisme. Explosion, explosions, et rien, de plus en plus rien. Que nous, fiers peut-être, debout. Celui qui dit je, pas étonnant qu'il soit un cousin éloigné d'Hubert, qui en fait s'appelle François. Oser un impossible rêve; ah , s'attendrir ; et dans mes visions mathématiques et philosophiques, enjoindre la barrière limitative, abstraite et barbelée, et comme Monsieur Même, marcher sur les murs.

Mais notre traversée est encore Autrechose. Dans les chants basculent et s'élèvent la poésie de Noémie, captée depuis Pékin, la nôtre de poème. Et ça ; pour eux. Nous sommes des bâtisseurs ; voilà l'avenir non ? Je crois que l'aire du à-plat, du great big fucking white man, glisse sous la glace, et que je me fais dire : je veux vivre dans et non sur la terre. Le théâtre comme terrain d'entente. Pas le théâtre bourgeois, payant, snob, théâtral, structurant et idéologique. Le théâtre comme lieu de présentation de ce que les ante-urbains ont à partager, dans leurs équations avec système temps, d'une France brune qui se croit blonde. Et le livre brulé, de quoi brûlerait-il ? Ils sont là. Moi le premier peut-être. J'ai vu tant de choses ; nous voyons tous tant de choses.

Voilà pourquoi j'apprends le texte, pour rien sauf faire vecteur, usant des charmes ou des magies venus comme une colombe sur la main. Tu as bien fait de venir ; j'ai une jolie histoire pour toi.

Ce n'est pas un cadeau d'enfant, convoquer la pensée de Cavaillès. La super symétrie n'est pas cool. Nous sommes des pirates du spectacle, et nos mœurs psychadélithiques, font parler des marionnettes qui cachent momentanément le visage humble des textes, derrière une réalité de corbeaux. Nous sommes les esprits heurtés d'un Monde en guerre. Il y a quelque chose qui se passe derrière le plan des images dont on bombarde nos âmes coca cola. Voir en relief est une numérisation très simple, mais voir quoi ? Tu as eu raison de venir ; nous vous souhaitons une belle traversée. Les vagues commencent à s'organiser. Un grand cri se cache en nous, notre débit : un torrent. Et aucun tour de manivelle pour démarrer cette machine humaine, juste la symétrie de notre perception de la nature.

Les choses se passent bien.

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